Cette randonnée à vélo explore la région entre Koksijde et Veurne en 30 kilomètres. Vous découvrirez non seulement des histoires d'abbayes et de nobles seigneurs, mais vous y trouverez également des sites de l'époque romaine et du haut Moyen Âge, une rareté dans la région côtière. Ce qui se combine parfaitement avec une visite du magnifique musée de l'Abbaye de Koksijde, où la randonnée commence et se termine.

L'itinéraire est basé sur le réseau des points-nœuds en Flandre. Ci-dessous, vous pouvez lire une description de ce que vous pourrez découvrir au niveau de chaque arrêt. Étant donné que tous les sites archéologiques ne sont pas situés le long de points-nœuds, vous devrez parfois vous écarter de cet itinéraire de points-nœuds. Téléchargez la brochure avec l'itinéraire et une carte d'ensemble et commencez votre exploration.

En collaboration avec Agentschap Onroerend Erfgoed (Vlaanderen), la commune du patrimoine immobilier de Koksijde, le musée de l'Abbaye des Dunes et Vlaanderen Fietsland.

Randonnée archéologique à vélo Koksijde – itinéraire sur la carte

Curiosités

  1. Site de l’Abbaye des Dunes
  2. Habitation mérovingienne sous la garenne de l’abbaye
  3. Doornpanne à Oostduinkerke
  4. 1000 ans d’habitants sur le Golf ter Hille
  5. Pont Florizoonebrug Wulpendijk
  6. Quartier de l’église de Wulpen
  7. Parc Sint-Walburgapark
  8. Parc Vauban
  9. Rue Svinkxstraat

Site de l’abbaye de des Dunes

L'itinéraire commence et se termine par un petit bijou de l'archéologie flamande : le site de l'Abbaye des Dunes à Koksijde. C'était une zone de dunes lorsque l'ermite Léger s'y est installé vers 1107, mais une abbaye s'y est développée passant à l'Ordre de Cîteaux en 1138. Notre-Dame des Dunes est devenue la plus importante abbaye cistercienne de Flandre. Avec une communauté comptant jusqu'à 370 religieux et 10 000 hectares de terres répartis entre la Belgique, la France, les Pays-Bas et l'Angleterre, l'abbaye revendique sa place parmi les institutions religieuses les plus puissantes du comté.

A partir de 1949, des campagnes de fouilles mettent au jour de grandes parties du site abbatial. L'imposante église a immédiatement été prise en main et le grand édifice et les bâtiments adjacents ont systématiquement été abordés, avec le cimetière partiellement au nord de l'église. Vers l’an 2000, le portail d'entrée, le couloir est et l’hospice ont été déterrés. Cette dernière partie a été enterrée à nouveau pour une bonne conservation. De grandes parties du complexe, dont la salle capitulaire, sont encore cachées. Entre autres sous la route qui délimite le site ou sous la réserve naturelle de l'autre côté, mais aussi sous l'habitation qui s'est développée dans la cité balnéaire depuis lors.

La grande quantité de restes a immédiatement attiré l'attention des scientifiques et du grand public. Les ruines donnent une idée de la grandeur du complexe abbatial, détruit à la fin du 16ième siècle. Le musée de l'abbaye s’y rattachant montre et indique un certain nombre de trouvailles. Elles font partie d'une collection énorme et polyvalente de restes de squelettes humains, de matériaux de construction (pierre taillé, brique, tuiles, verre et métal), d'ustensiles, de textiles, etc. Cette collection est encore étudiée par des scientifiques et exposée à un large public.

En savoir plus ?

L’Abbaye des Dunes est mondialement connue, et pas seulement en Flandre. Le tableau que le Brugeois Pierre Pourbus a terminé en 1580 et représentant l'ensemble du complexe est devenu un exemple de site cistercien. Cependant, l'abbaye ne correspondait plus tout à fait à la représentation à cette époque. Et il faut garder à l'esprit que l'Abbaye des Dunes était l'une des plus grandes abbayes - également au sein de l'ordre cistercien !

Le fait que l'abbaye ait pu être transformée en un tel complexe au 13ième siècle est probablement dû au fait qu'elle était elle-même responsable de la production de briques. L'abbaye a été l'un des premiers projets de construction à grande échelle utilisant ce nouveau matériau pour la Flandre. Les gros ‘moef’ (briques) étaient fabriqués dans des fours à briques, alimentés par de la tourbe qui avait déjà été extraite par elle-même. Car les Cisterciens interprétaient l'adage bien connu « ora et labora » (prier et travailler) de manière équilibrée, afin qu'ils puissent produire eux-mêmes le plus possible par leur propre travail.

On pensait autrefois que l'abbaye ne se trouvait pas à l'origine sur ce site, mais les fondations en pierre naturelle des bâtiments du 12ième siècle sur le site contredisent cela. Tout comme rien ne semble indiquer qu'une ancienne colonie ait précédé l'abbaye. Il est remarquable qu'un habitat mérovingien ait été retrouvé un peu plus loin. Non, l'abbaye se suffit curieusement à elle-même, sans ces théories dépassées.

Bien sûr, la construction s'est poursuivie après le 13ième siècle. Au début du 14ième siècle, l'église est dotée d'une vestibule (narthex) et de deux chapelles latérales. Le bâtiment a été terminé, les bâtiments ont été embellis et la maison abbatiale a ensuite été largement agrandie. Les fouilles ont montré que l'abbaye se tenait au courant des dernières tendances : les plus anciens carreaux majoliques venant de Valence (carreaux décorés du 15ième siècle) de Flandre ont été trouvés sur le site. La Renaissance s’y est invitée dès les années 1520.

Durant la seconde moitié du 16ième siècle, l'abbaye est confrontée à de plus en plus de difficultés. En 1566, les iconoclastes ont saccagé l'abbaye, mais le complexe était également devenu trop grand pour les moines restants. Les dunes errantes représentaient également une menace permanente. Lorsque la région est passée sous l'influence des calvinistes gantois, les moines ont dû partir. Entre-temps, des parties de l'abbaye ont été démolies et vendues. Après leur retour, les moines des Dunes ont continué sur leur lancée. La récupération de l'ancienne abbaye devait permettre de nouvelles implantations ailleurs : sur la ferme abbatiale Ten Bogaerde près de Veurne puis à Bruges.

Pendant des siècles, le site abbatial est resté une carrière. Jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. A cette époque, on sortait encore du matériel pour les travaux du Grand Séminaire de Bruges. Cela impliquait les bâtiments de l’Abbaye des Dunes du 17ième siècle, qui avaient déjà été construits avec des matériaux de Koksijde, entre autres. La commune décide alors d'organiser elle-même des fouilles, qui conduisent au site archéologique et au musée, réaménagés par la commune vers l’an 2000. Un moulin avait déjà été construit en 1954 sur une butte de moulin encore existant, qui a été acheté à Houtem et qui a ensuite été restauré. Exactement à l'endroit où un tel moulin est visible sur le plan de Pourbus. Et la boucle est ainsi bouclée…

Habitation mérovingienne sous la garenne de l’abbaye

Alors qu'il creusait un puits de construction pour la construction du nouveau commissariat de police, un grutier attentif a soudainement remarqué des os. Le chantier a été immédiatement arrêté. Peu de temps après, les fouilles archéologiques pouvaient commencer.

Les résultats des fouilles ont été extrêmement étonnants. Les archéologues ont trouvé une habitation et en plus une nécropole du Mérovingien tardif. Les restes de squelettes humains et les découvertes funéraires associées révèlent que tout cela date de la seconde moitié du 7ième jusqu’au milieu du 8ième siècle. Aucun site du haut Moyen Âge le long de la côte flamande n'offre ce spectre.

Jusqu'à la fin de son existence, à la fin du 16ième siècle, l'Abbaye des Dunes possédait sur ce site une garenne de lapins. Il s'agit d'une butte créé artificiellement, où les lapins domestiques, gardés pour la fourrure et la viande, aimaient habiter. Cela faisait partie de la garenne, un terrain de chasse ouvert géré par un prélat ou un noble, en l'occurrence l'abbé de l'Abbaye des Dunes. Elle était accessible depuis la Porte de garenne, l'une des portes de la basse-cour fermée, l’exploitation agricole de l'abbaye.

En savoir plus ?

Les fouilles archéologiques sur le site de construction du bâtiment de la police ont révélé quatre structures résidentielles et la nécropole de la période 650-750 après JC.

La structure des quatre bâtiments laisse entrevoir les conditions de vie de ses habitants. Les constructions suggèrent la présence de deux cours. Celles-ci servaient très probablement d'habitation humaine, d'étables pour le bétail et probablement qu’un étage supérieur servait de lieu de stockage. Nous pouvons interpréter cette habitation mérovingienne tardive comme une ferme qui se concentrait sur l'élevage de moutons sur des terrains plus élevés dans ou à proximité de la zone intertidale le long de la côte flamande et zélandaise.

L'aspect le plus intrigant du site de Koksijde est qu'un cimetière a été trouvé dans la partie nord, se composant de 47 structures funéraires avec 53 squelettes. L'habitation et l'inhumation se sont probablement superposées dans le temps. La nécropole était composé d'individus de tous âges et de tous sexes. Ceci suggère la présence d'un ou plusieurs groupes familiaux.

Certaines structures funéraires étaient dans un état vide ou perturbé, d'autres abritaient plusieurs individus et/ou objets funéraires. Le nombre d’objets funéraires était remarquablement limité. Les Mérovingiens donnaient aux morts des ustensiles plutôt que des objets de prestige luxueux.

Qui dites-vous ? Les Mérovingiens ? Oui, c'est ainsi qu'on appelait les gens qui ont peuplé l'Europe occidentale du 5ième au milieu du 8ième siècle. A l'origine, c'était une fédération de peuples germaniques, des immigrés d'outre-Rhin qui se mêlaient à la population indigène gallo-romaine construisant ainsi leur propre identité. Nous en savons encore très peu en Flandre de leur période la plus ancienne, mais il y a plus d'informations à partir du 6ème siècle. Pour les zones côtières et l’arrière-pays adjacent, le matériel excluant toutes les hypothèses n’est disponible qu’à partir du 7ième et 8ième siècles. Les activités y étaient principalement axées sur l'élevage de moutons pour la production de laine. Il y avait un vaste réseau de distribution avec des contacts internationaux dans toute la région de la mer du Nord. Le site de Koksijde en faisait également partie.

Vers 750 le site cesse d'exister et est progressivement recouvert de sable des dunes. Des siècles plus tard, l'abbaye de des Dunes s'érige à deux pas de là.

Écoutez le podcast concernant cette étude en allant sur merovingerdna.be.

Trajet points-nœuds 65 - 62 - 58

Entre le point-nœud 62 et 58, vous passez le long du Hoge Blekker, le plus haut massif de dunes de la côte flamande (33 m). Il est passé au-dessus de l'Abbaye des Dunes au 16ième siècle et s'est arrêté environ 500 m plus loin au 19ième siècle. Au sud, en bordure des dunes et du polder, se trouve l'ancien centre du village de Koksijde. Ou du moins celui où l'église a été reconstruite au début du 18ième siècle, car l'église d'origine avait déjà été ensevelie par les dunes errantes. Koksijde n'a été établie comme paroisse que vers 1200, ce qui a conduit à un conflit avec des Dunes. L'église actuelle, que vous pouvez voir, est une structure néo-gothique, inspirée des églises gothiques françaises, avec une décoration intérieure somptueuse.

Doornpanne à Oostduinkerke

Nous sommes juste à la frontière paroissiale médiévale entre Koksijde et Oostduinkerke. Les dunes à l'ouest, jusqu'à la frontière avec Adinkerke (aujourd'hui De Panne), appartenaient à l'Abbaye des Dunes depuis 1219. Vers l'est, nous étions sur le territoire du monarque. Dans les dunes sauvages, cette limite formait une ligne droite jusqu'à la mer, délimitée par des bornes. Mais dans les polders, elle se limite par une voie navigable, une frontière dure comme une balise dans le paysage. Des siècles plus tard, les bornes étaient toujours là, selon des affaires judiciaires de la fin du 16ième siècle. Est-ce que les bornes recouverts entretemps d'un tas de sable dans les dunes s’y trouvent encore ?

Vers 1876-78, la construction de l’avenue Leopold II d'Oostduinkerke a stimulé le développement d'Oostduinkerke en tant que station balnéaire, lui permettant de se développer en quelques décennies. Les pêcheurs en ont fait bon usage et il était désormais plus facile de tirer leurs barques sur la plage. Le nom 'Schipgatduinen' y renvoie encore : les dunes au large de la Doornpanne, situées le long d'un sentier dans les dunes de Sint-André, très fréquentées par les pêcheurs.

En savoir plus ?

Jusqu'à la Première Guerre mondiale, il n'y avait pas de bâtiments à voir ici. A partir du 23 octobre 1914, la zone des dunes à l'ouest de Nieuwpoort est aux mains du 32e corps d'armée français, qui offrait de la protection aux Belges et qui devait d'ici couvrir les ports de la Manche étant Dunkerque, Calais et Boulogne. De grands camps de baraquements ont été construits dans les dunes pour accueillir les troupes. En suivant l’itinéraire cyclable à travers la Doornpanne nous traversons les camps militaires de Sorbes, Bador et Métry. Bador abritait les Chasseurs d’affrique, aussi appelés Spahi, les cavaliers marocains. Le camp de Métry était à peu près là où nous nous trouvons maintenant. Les camps de baraquements de Salonique et de Bagdad étaient un peu plus au large, et plus au sud (plus profondément dans les dunes de la Doornpanne) nous avions les camps Maulmaison et Serbes. Dans la réserve naturelle De Doornpanne, des vestiges de ces camps peuvent encore être trouvés ici et là, avec des trouvailles très diverses qui nous en disent plus sur les unités de l'armée, des hommes venant du monde entier. De juin à novembre 1917, les camps passent sous commandement britannique puis, jusqu'en février 1918, à nouveau sous domination française, avant de finalement rendre la zone sous contrôle belge.

Après la guerre, les terrains sont morcelés vers la mer depuis la Doornpanne et peu à peu des constructions sortent de terre. En 1922, un terrain de 100 hectares dans la Doornpanne est acheté par un groupe d'Anglais pour y construire un terrain de golf. De Linkse course, conçu par le célèbre architecte de golf Harry S. Colt, est immédiatement devenu l'un des meilleurs parcours de golf de la côte belge. Mais le projet n'était pas assez rentable. Quelques industriels de Flandre occidentale reprennent en vain l’affaire et en 1928 ils sont mis en liquidation. Le golf Sint-André s’est transformé en une zone résidentielle en devenir qui a heureusement été stoppée, à l'exception des bateaux-hôtels 'La Péniche' (1933) et le 'Normandie' (1937) et d'une poignée de villas. Si on regarde attentivement, on trouve des traces du parcours de golf et du lotissement de villas d'autrefois dans le paysage dunaire.

Plus loin sur le parcours

Après le point-nœud 58, nous passons par un chemin sinueux à travers le paysage de dunes vallonnées, suivi peu après par un terrain assez plat, composé d'une vaste zone résidentielle densément bâtie avec des prairies dunaires ouvertes et des zones boisées. Dès le 19ème siècle, les premières habitations se sont développées ici dans la prairie dunaire plate. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, parallèlement à la frontière des dunes, c'était un paysage de marée avec une rivière navigable au milieu, un ancien bras de l'Yser, qui reliait Veurne et Koksijde à Nieuwpoort. A partir de 1400, il s'envase progressivement à cause des dérives dunaires, jusqu'à ce qu'on n'en voit plus rien.

Nous continuons notre chemin à travers le centre du village d'Oostduinkerke, avec l'esquisse d'un plan d'église, l'ancienne église St.-Niklaaskerk, dans la cour du Musée national de la pêche Navigo. Les fondations ont été découvertes lors de fouilles en 2003. Oostduinkerke, mentionnée pour la première fois en 1120, a longtemps été un village côtier médiéval typique avec des maisons d'agriculteurs et de pêcheurs dispersées sur la rive sud de la rivière. A la fin du 19e siècle, le tracé des rues prend sa forme actuelle avec un développement en ruban et des maisons mitoyennes. L'église a été irrémédiablement détruite en mai 1940, mais elle avait conservé jusqu'alors un important noyau bâti médiéval de style roman et gothique, adapté au cours des siècles. Après la guerre, une nouvelle église a été construite à un endroit différent.

Nous continuons pendant un moment le long de la Nieuwpoortsteenweg, une partie du Burgweg médiéval, qui relie Veurne à Nieuwpoort depuis le 12ème siècle - peut-être même plus tôt.

Ensuite, nous empruntons la Hazebeekstraat, du nom du Hazebeek en zigzag, creusé comme tranchée lors du siège de Nieuwpoort en juillet 1600 et plus tard inclus comme ruisseau dans le réseau d'eau de la Wateringue de Veurne. Depuis le Golfpad, on peut presque littéralement sentir le paysage de la guerre du 17ième siècle : au nord du chemin se trouvait une petite redoute, probablement une relique des guerres franco-espagnoles vers 1700, au sud, nous voyons à nouveau une limite de terrain en zigzag , peut-être un vestige de tranchée. En raison des guerres incessantes, les fermes adjacentes Hof ter Hille et Nonnenhof avaient besoin de réparations. Pourtant, elles ont gardé leur allure d'ancien régime.

1000 ans d’habitants sur le Golf ter Hille

Sur le terrain de Koksijde Golf ter Hille, trois fermes étaient déjà exploitées entre 900 et 1100, délimitées par des canaux étroits et peu profonds. C'est ce que montrent les recherches archéologiques de 2009-2010. Vers l'an 1000, des zones résidentielles séparées ont été créées à côté de la cour, chacune entourée d'un fossé. Ces fermes étaient principalement axées sur l'élevage. Sans doute que les habitants appartenaient à l'élite régionale, au service d'une abbaye ou d'un seigneur du château.

On ne connaît la ferme donnant son nom au golf que vers 1330. Les plus anciens propriétaires connus appartenaient à l'entourage du comte et du roi (français). Par la suite, la propriété a appartenu à l'Abbaye des Dunes pendant plus de 450 ans. L'ancien nom Pharis peut rappeler un petit port avec une balise de feu pour les navires. La grande ferme seigneuriale avait une porte d'entrée en pierre et était entourée d'un large fossé. Ces bâtiments ont été entièrement détruits lors des guerres de religion vers 1580.

Après 1600, le calme est revenu dans la région, mais il a fallu attendre longtemps pour qu’un véritable nouveau bâtiment ne soit érigé. La ferme de 'Hof ter Hille' date de 1640-1644. Après cela, les guerres entre la France et l'Espagne ont entraîné des années de pillages et de destructions. La ferme a été fortement endommagée et réparée à plusieurs reprises, comme l'attestent les ancres annuelles '1698' sur la façade ouest de la maison. En 1821, les moines de l'ancienne Abbaye des Dunes ont vendu la ferme à un noble brugeois.

Pendant la Première Guerre mondiale, la région se trouvait derrière la ligne de front. Deux fermes servaient de résidences. Des lignes de chemin de fer ont été posées pour le placement de l'artillerie lourde. Après la Grande Guerre, le locataire a acquis la propriété. Le cœur correspond aujourd'hui au club house du golf, qui a été aménagé dans le respect du patrimoine ancien.

Vers le point-nœud 98

Nous continuons notre chemin vers le point-nœud 98 le long de la Hof ter Hillestraat, également connue sous le nom de Oude Zeedijk. Cette digue a probablement été construite au 10ème siècle. Cela ressort des fouilles de 2009-2010. Le parcours sinueux au milieu est une roue, l'endroit où la digue a rompu au 11ème siècle lors d'une tempête et a été réparée plus tard.

Pont Florizoonebrug Wulpendijk

Le canal Nieuwpoort-Veurne est l'une des voies navigables, payées par Bruges, Veurne et Dunkerque, pour relier Plassendale et Bruges à Dunkerque (dans le nord de la France) par voie d'eau. Cette partie a été construite vers 1640. Une ancienne voie navigable, le Langelis (Langgeleed), a été approfondie et redressée de Nieuwpoort à Wulpen. Le tronçon vers Veurne a alors entièrement été creusé à neuf avec de la main d'œuvre.

Dans les environs du canal Nieuwpoort-Veurne, vous trouverez de nombreux vestiges du passé. La randonnée à vélo passe ainsi le long de la Conterdijk, une digue qui a été érigé avec la terre extraite des canaux. Ce sont des termes typiques pour les lignes de défense le long des voies navigables, mais les digues faisaient également office de route de campagne et de chemin de halage pour les chevaux qui tiraient les bateaux.

A mi-chemin entre Nieuwpoort et Veurne, le pont de Wulpen est désormais le seul endroit où le canal est traversé par une route de campagne. Cela a donné naissance à des habitations autour de la digue : des maisons, une brasserie et quelques auberges sur la digue, qui payaient un impôt à l'association des trois villes qui avaient financé le canal. Des cartes de la fin du 17ième siècle montrent une fortification autour du pont et des habitations autour de la digue. C'est le résultat des guerres franco-espagnoles, lorsque Veurne a été fortifiée par les Français, tandis que Nieuwpoort était aux mains des Espagnols. Une série de petites forteresses (« redoutes ») sécurise alors l’écoulement du Langelis. L'une des redoutes se situe un peu plus loin, avant le pont de la Toekomstlaan, dans la prairie entre la Conterdijk et la Langeleedstraat. Nous pouvons encore discerner clairement les canaux et la colline artificielle sur laquelle se dressait autrefois la tour de guet.

En savoir plus ?

La gestion des eaux a été extrêmement importante pour l'histoire de cette région. Au cours des 11ième et 12ième siècles notamment, les grands canaux et bras de mer ont été intégrés entre des digues pour former les cours d'eau que nous connaissons aujourd'hui. Cela signifie que de nombreuses voies navigables ont un cours en partie naturel et en partie artificiel.

Ceci s'applique également au Langelis ou Langgeleed. Un nom en «-leet» fait souvent référence à des cours d'eau artificiels. Le Langelis tel que nous le connaissons aujourd'hui commence à la frontière de la Belgique et de la France (au Moyen Âge la frontière entre les châtellenies flamandes de Veurne et Bergues), avec un parcours anguleux qui indique l'intervention humaine. Le Langelis s'étendait au sud de la ceinture de dunes jusqu'à Nieuwpoort et était important pour les polders, qui ne pouvaient pas se jeter directement dans la mer à cause de la ceinture de dunes. A la suite de l'inclusion dans le canal Nieuwpoort-Veurne, le cours a été redressé et approfondi. La fonction de drainage a été conservée.

Au sud, nous passerons bientôt la Oude Zeedijkstraat : une route quelque peu sinueuse qui passe juste au sud des habitations de la Wulpendijk. Il s'agit d'un vestige de l'une des plus anciennes grandes digues ayant joué un rôle lors de l’assèchement. L'Oude Zeedijk peut être suivie presque tout le long de l'intérieur du golfe de l'Yser, de Lo/de Knocke jusqu'ici. Le Langelis et l'Oude Zeedijk rappellent ainsi cette importante période de poldérisation.

Le canal a repris le rôle du Langelis dans la gestion des eaux. Ceci était également important sur le plan militaire, et cela s'appliquait certainement au Wulpenbrug, qui a été renforcé à la fin du 17ième siècle. Mais le canal avait aussi une fonction importante dans le trafic fluvial. Les trois villes de Bruges, Veurne et Dunkerque ont formé une société, 't Nieuw Bedelf, qui a repris l'exploitation. Cela comprenait à la fois le transport de marchandises et la circulation des personnes. Le moyen de transport le plus confortable à cette époque était la barque sur le canal. Cela prenait un peu plus de temps, mais la circulation fluviale était nettement préférable aux calèches ou aux charrettes dans lesquelles on était secoué sur des routes à peine praticables en hiver !

Au début du 19ème siècle, les habitations autour de la Wulpendijk se composaient encore de maisons avec un potager sur de petites parcelles qui suivaient strictement la ligne de construction à mi-hauteur de la digue. Ce n'est qu'au milieu de ce siècle que des habitations sont également apparues sur la Conterdijk. La colonie s'est développée jusqu'à ce qu'elle ait encore plus d'habitants que l'ancien noyau du village. Avec un large éventail de métiers. Un certain nombre d'entre eux étaient basés sur le trafic fluvial, dont un nombre impressionnant d'auberges pour pêcheurs ou pour capitaines et voyageurs. En raison de l'émergence d'autres modes de transport, ce dernier objectif a été complètement perdu. Mais pêcheurs et cyclistes continuent d'être attirés par l'environnement paisible.

Le pont a été entièrement rénové en 2007. Après un appel à la population afin de trouver un nouveau nom, Koksijde a opté pour « Florizoonebrug ». Ce faisant, la commune rend hommage à une vaste famille, dont un ancêtre s'est installé à la Wulpendijk en 1699. Un moulin appartenant à la famille a été dynamité en 1914 et sa chapelle a dû faire place au nouveau pont. Plusieurs bourgmestres sont issus de la famille, les fondateurs de Bellewaerde et Meli (aujourd'hui Plopsaland), le poète et ambassadeur culturel de Koksijde Fernand Florizoone, et divers chefs d'entreprise et commerçants de la région de Veurne.

Poursuivons notre route

Nous traversons la route principale, le Veurnekeiweg, et sur la gauche nous passons l'ancien Gasthuishoeve, fondé au 13ième siècle comme hôpital des sœurs de Béthanie. Elles s’occupaient des soins hospitaliers. Comme beaucoup d'autres institutions religieuses, le site n'a pas été épargné pendant les guerres de religion, à la suite desquelles les religieuses ont dû quitter le complexe vers 1578 et ont mené une nouvelle vie au sein de la ville de Veurne, plus tard en tant que monastère des Norbertines. Les bâtiments de la ferme existants datent en grande partie des 17ième et 18ième siècles. Cependant, une grande partie du patrimoine a été perdue au 21e siècle.

Quartier de l’église de Wulpen

Wulpen a encore un centre de village typique avec des éléments médiévaux : au centre une église emblématique et une place du village et sur l'axe central une ancienne route de digue. Le centre est entouré d’habitations rurales dispersées, de sites agricoles qui remontent généralement au Moyen Âge. Le développement du ruban dans le village s'est principalement développé aux 18ième et 19ième siècles.

Des recherches archéologiques dans les environs montrent que le village était déjà habité au 8ième-9ième siècle. Les traces les plus anciennes au centre du village sont légèrement plus récentes et ont été trouvées dans le Kerkwijk directement derrière l'église. Lors de fouilles en 2017, une partie d'un site avec un fossé a été retrouvée datant de l'an 1000. Cela peut avoir inclus un lieu de culte qui est devenu plus tard l'église paroissiale. Elle est mentionnée pour la première fois au début du 12ième siècle. Les sépultures les plus anciennes trouvées lors des fouilles datent de cette période ou peuvent être légèrement plus anciennes.

Le lieu de culte appartenait déjà à l'abbaye Saint-Nicolas de Veurne avant 1135, rejoignant l'Ordre de Prémontré cette année-là. Garembert, fils d'un noble local et fondateur de l'abbaye des Norbertins du Mont-Saint-Martin au Catelet (France), était sans doute responsable du fait qu'une grande partie des terres de la paroisse appartenait aux Norbertins. L'église, dont seule la tour de croisée en brique du 13ième siècle a en partie résisté à l'épreuve du temps, est restée longtemps sous la garde des Norbertins de Veurne jusqu'à leur dissolution à la Révolution française.

Les guerres mondiales ont également marqué Wulpen. Le clocher de l'église a été partiellement dynamité par les troupes belges et un Stutzpunkt (une batterie de campagne allemande) a été construite dans le Kerkwijk pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un peu plus loin sur la route

Notre itinéraire longe la Wulpendammestraat, du nom du barrage de Wulpen qui a rendu possible l'habitation médiévale, puis la Booitshoekestraat. Juste avant que la route ne croise l'autoroute, on aperçoit au loin sur la gauche l'Allaertshuizen, une grande ferme de l'Abbaye des Dunes qui doit son nom à Alnothus du 12ième siècle à qui elle a été obtenue. Lorsque l'abbaye a scindé ses grands domaines, cela a été le seul domaine n'entraînant pas de perte de terres pour une nouvelle ferme. L’enclos était assez grand pour construire une deuxième ferme avec ses propres bâtiments de ferme.

Booitshoeke a été créé à partir de Wulpen vers 1180, probablement comme fondation d'un Boidekin. Cela est toujours resté un petit village. La belle église est visible de loin, restaurée en 1690 et agrandie de bas-côtés. Les reliques du paysage font également référence à l'abbaye norbertine Sint-Niklaas de Veurne, qui possédait ici de nombreuses propriétés. A gauche sur notre route (Proostdijkstraat), nous passons devant une importante ferme de l'abbaye Sint-Niklaas, la Schaperie ou Duvecothoeve. Une vaste analyse archéologique a été menée sur les nouvelles zones industrielles, situées sur le domaine de cette ferme, aboutissant à des fouilles (2017). De la fin du Moyen Âge au 17ième ou 18ième siècle, l'abbaye Sint-Niklaas y exploitait des briqueteries. Certaines des structures trouvées étaient encore très bien conservées.

Nous entrons dans Veurne par l'Ooststraat, là où se trouvait autrefois la Porte de l’est. C'était la route d'accès à la Beoosterpoort, une paroisse distincte de Veurne à l'extérieur des portes de la ville et à Nieuwpoort. Comme cette ville a appartenu plusieurs fois à un régime différent,  la Porte de l’est était généralement la plus fortifiée. Des traces de la Porte de l’est bourguignonne datant d'environ 1400 ont été examinées en 1999 et récemment, les vestiges bien conservés de la porte de l'époque de Vauban ont également pu être étudiés de manière approfondie (voir également point d'arrêt 8).

Parc Sint-Walburgapark

Veurne s'est développée à partir d'un rempart circulaire, construit vers 890 par le comte de Flandre. Cette structure ronde a été conservée à ce jour dans le schéma actuel des rues qui entourent le parc de la ville. Les quatre voies d'accès à cette structure circulaire sont encore bien reconnaissables dans le tissu urbain. Les fortifications sont encore agrandies par les comtes de Flandre. Au 11ième siècle un château à motte est édifié, une motte artificielle sur laquelle s'élève la résidence comtale. La chapelle du château, dédiée à l'origine à Notre-Dame, a été dotée de reliques de Sainte Walburge au 10ième siècle et a probablement été transformée vers 1100 en une impressionnante collégiale romane. Des parties importantes ont survécu jusqu'au début du 20ième siècle. L'objectif était d'achever le chœur gothique du 13ième siècle, car la construction avait en grande partie été arrêtée à la fin du 14ième siècle. La motte du château, avec l'église Sint-Walburga, est encore aujourd'hui un élément déterminant de la ville et un modèle pour un site de château médiéval.  

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La Grand-Place carrée est également une réalisation datant du 13ième siècle. Après la guerre franco-flamande, la Flandre était prête pour la reprise. Une grande période florissante s'ensuit, ce qui s’exprime principalement dans l’économie et dans le patrimoine architectural. Divers chefs-d'œuvre en brique ont été conservés, pas seulement les églises Saint-Walburge et Saint-Nicolas. La ville a été fortifiée et dotée de portes en pierre (disparues), des bâtiments gouvernementaux ont été ajoutés au niveau de la place du marché, y compris la Maison de la châtellenie, qui contient encore un important noyau de construction médiévale dans son aspect Renaissance actuel. La ville comprend également plusieurs maisons médiévales en pierre, sur la place du marché et le long des routes d'accès, d'abord des fermes urbaines en contrebas et plus tard des maisons mitoyennes avec une façade sur la ligne de construction. Les façades de ces maisons ont été adaptées au fil des ans, mais dans les caves on les reconnaît encore aux grandes salles aux voûtes d'ogives reposant sur de simples chapiteaux et encorbellements en pierre naturelle.

A partir de la fin du 13ième siècle, l'espace ouvert de la ville a été de plus en plus accaparé, y compris le long du tracé circulaire des rues qui délimitait la zone du bourg d'origine. Cela peut être considéré comme le résultat de la prospérité économique. Le bâtiment le plus ancien porte l'année 1570 et est situé au coin de la Zwarte Nonnenstraat et de la Vleeshouwersstraat (faites y attention lorsque vous continuez la randonnée à vélo), mais la plupart des maisons datent de plus tard. Durant la première moitié du 17ième siècle, après la bataille d'Ostende pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans, Veurne connaît une véritable apogée. La période qui suit le traité d'Utrecht (1713), qui met fin aux guerres franco-espagnoles, stimule également nettement la construction.

Nous quittons le parc municipal par la Citernestraatje, l'une des quatre voies d'accès du rempart circulaire du 9ième siècle.

Parc Vauban

Veurne est une ville fortifiée depuis la fin du Moyen Âge. Les fortifications bourguignonnes datant d'environ 1390, avec des murs reliant des tours rondes, sont restées intactes jusqu'au 17ième siècle, bien que complétées par des ravelins aux quatre portes de la ville. Mais à partir de 1646, Veurne est fortement impactée par les guerres franco-espagnoles. La ville a été assiégée, conquise et fortifiée à plusieurs reprises par les différentes factions. Le premier bastion (1646) formait un tracé anguleux autour des anciens remparts de la ville, avec un ouvrage à cornes vers Nieuwpoort - appartenant souvent à l'ennemi. En 1673, les Français ont commencé à démanteler la forteresse.

Au début de l’année 1693, la ville est reprise pour Louis XIV aux troupes anglo-hollandaises, qui avaient déjà prévu de nouveaux bastions pendant leur règne de quelques mois seulement. Mais voilà que de grandes fortifications commencent sous la houlette de Sébastien le Prestre, maréchal Vauban. Veurne était l'une des fortifications les plus septentrionales du célèbre "pré carré" français et en cinq ans, elle s'est transformée en une ville fortifiée impressionnante. Pour ce faire, de nombreux terrains ont été expropriés. Il est frappant de constater que les anciennes douves au sud, y compris les portes de la fin du Moyen Âge, ont été préservées. Les plans de Vauban de 1699 visant à agrandir davantage le côté sud, en particulier, n’ont que partiellement mis en œuvre. Des casemates ont été construites et un port intérieur a été à la base de l'actuel Quai.

Le traité d'Utrecht (1713) a transféré Veurne des Français aux Pays-Bas autrichiens. Une garnison de la barrière hollandaise a été établie dans la ville, de sorte que les fortifications ont été préservées. Ces troupes se révèlent impuissantes lorsque les Français réoccupent temporairement Veurne (1744-1749). A partir de 1781, l'empereur d'Autriche Joseph II a fait démanteler les forteresses, si bien que la garnison hollandaise a quitté la ville. Le terrain vacant a été subdivisé et au cours du 19ième siècle, le Kapitale Wal, le fossé de la forteresse au nord de la ville, a disparu. Au sud, il a été préservé pour le trafic fluvial. A ce jour, les structures triangulaires typiques des anciennes fortifications peuvent être vues partout dans la périphérie de la ville. Lorsque le « Parc Vauban » a été construit à l'ouest de la ville après des fouilles vers 2010, des ouvrages hydrauliques et des remblais surélevés ont été conçus comme un clin d'œil au célèbre ingénieur de la fortification.

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Les fortifications de Vauban forment la ceinture défensive la plus spectaculaire et la plus étendue de Veurne. Mais dès le Moyen Âge, Veurne est une ville fermée et fortifiée. Et encore plus tôt, le comte de Flandre y possédait déjà sa propre résidence fortifiée (voir arrêt précédent).

Les plus anciennes fortifications de la ville datent du début du 13ième siècle. Dans un large fossé, des fortifications en bois reliaient cinq portes d'entrée. Vers 1390, elles ont été remplacées par des murs de pierre et des tours rondes, les rues à l'intérieur des murs étant conservées dans le schéma des rues comme un «petit anneau». Il ne restait que quatre portes pour le trafic terrestre. La Colme ou Canal de Bergues, l'importante voie navigable vers Bergues, traversait encore la ville, de sorte que des portes d’eau devaient protéger les points faibles de la fortification. Les bases des Portes d’eau de l’Est ont été complètement déterrées fin 2013 à l’occasion d'une nouvelle construction. Des vestiges de la Porte du Sud avaient déjà été examinés archéologiquement en 1979 lors de la construction de la nouvelle Cour de justice, et de la Porte de l’est lors de la reconstruction de l'Ooststraat vingt ans plus tard.

Dès le 16ième siècle, des ravelins sont construits aux quatre portes de la ville : des structures défensives triangulaires qui forment un avant-poste distinct à défendre et empêchent une ruée directe au niveau des portes. Comme plus tard l'imposant ouvrage à cornes, le ravelin de l'Oostpoort était le plus élaboré, car c’est de là - de Nieuwpoort – qu’on attendait généralement l'ennemi.

A partir de 1646, Veurne doit faire face aux guerres franco-espagnoles successives. Jusqu'à la fin du siècle, la ville change de régime pas moins de neuf fois après un siège en général de courte durée. Les Français en particulier ont transformé la ville en un bastion qui a été repris par l'ennemi et encore agrandi ou négligé - parce que le Trésor espagnol n'aimait pas y injecter beaucoup d'argent. Un récit du siège de 1648 indique que les habitants de la ville ont défendu les anciens murs de la ville et ont contrecarré les troupes (alors espagnoles) - une fois de plus en vain. Lors du siège par les Français en 1667, les citoyens ont dû réparer les fortifications avec, entre autres, des palissades… En effet, encore une fois en vain. Finalement, le Roi Soleil décide en 1672 de démanteler les fortifications, mais à partir de 1693 Vauban se remettra au travail pour reconstruire Veurne en un de ses fers de lance et prévoira même une extension en 1699, qui ne sera que partiellement réalisée.

Les fortifications de Vauban sont restées en place pendant presque tout le 18ième siècle. Lorsque les Français ont à nouveau repris Veurne en 1744, un nouveau glacis a été construit. Mais ensuite les fortifications ont été volontairement démolies à partir de 1781 pour faire partir la garnison hollandaise. Les terrains vacants et certains des bâtiments militaires ont été vendus publiquement. En 1788, le gouvernement de Veurne organise déjà l'impôt sur les terres des « fortifications démolies ».

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En cours de route

A 200 m de l'intersection de la Ventweg et la Klokhofstraat, vous passez à droite une route de campagne sans issue. C'était la frontière entre la ville de Veurne et ses environs. De l'autre côté de la Klokhofstraat, on trouve une borne qui l'indique. C'est la seule borne d'une vingtaine qui soit encore à leur place d'origine. Elle date d'après 1586, comme on peut le lire sur les armoiries patinées de la ville et châtellenie de Veurne. De là, la route forme la frontière entre Veurne-Bewesterpoort (à gauche), une paroisse indépendante à l'ouest des portes de la ville, et Adinkerke (à droite). Ce village s'étendait presque jusqu'à Veurne, et cela jusqu'à un échange de terres en 1931.

Du point-nœud 84, vous roulez jusqu'à l'ancien territoire de cette paroisse. Jusque-là, c'était l'un des quatre Burgwegen qui partaient de la fortification circulaire du comte dans les quatre directions cardinales. Le Burgweg menait plus à l'ouest le long d' Adinkerke jusqu'à la frontière de la châtellenie avec celle de Bergues, aujourd'hui la frontière française. Les habitants de la châtellenie bénéficiaient d'un passage gratuit sur ce Burgweg vers le centre de la ville.

Avant l'intersection avec la Pannestraat toute droite, vous verrez 'Verloren Kost' sur la droite. Il s'agissait d'une ferme de l'Abbaye des Dunes, créée au milieu du 17ième siècle, peut-être à partir de Klein Bogaerde, qui était elle-même déjà une subdivision du grand Ten Bogaerde. Là où commence maintenant la zone industrielle de Veurne, il y avait une autre abbaye des dunes, Ten Doelkin, qui a été créée vers la même époque. Mais auparavant, il y avait un quai sur un petit canal qui allait de Veurne à Ten Bogaerde et qui était utilisé pour le transport vers et à partir de l'abbaye. Il a été élargi au 14ième siècle.

Rue Svinkxstraat

Voici un arrêt à multiples facettes : paysage, habitation des paludiers de l'Age de fer à nos jours, usage civil et en plus militaire. Ces éléments se côtoient à deux pas l'un de l'autre. La démarcation nette dans le paysage est saisissante : la transition entre les dunes et les polders. L'avancée du sable signifiait que la zone des dunes essayait constamment de s'étendre vers le sud, en raison de la direction du vent dominant. Par conséquent, les fermes limitrophes ont perdu des terres pendant des siècles. Aujourd’hui, les dunes sont immobilisées par l'ammophile, les arbustes et les arbres. Un peu au sud coule le Langelis, qui assurait le drainage.

La rue Svinkxstraat forme la frontière entre Adinkerke (aujourd'hui La Panne) et Koksijde depuis le Moyen Âge. Là où elle a été arrêtée par des dunes, une ligne droite vers la mer a formé la frontière. Les dunes à l'ouest appartenaient au monarque, et celles à l'est à l'Abbaye des Dunes de 1219 jusqu'à son abolition en 1796. Des bornes délimitaient son domaine, mais n’ont pas pu empêcher plusieurs conflits sur les droits de chasse et de pâturage des animaux, la principale utilisation des dunes au cours de ces siècles.

Des traces archéologiques d'occupation datant de l'Age de fer et du Haut Moyen Âge ont été trouvées sur le territoire de La Panne, le « Oosthoek ». Les fermes que vous voyez aujourd'hui ne remontent qu'à la fin du Moyen Âge. A cela s'ajoute la ferme Ten Bogaerde de l'Abbaye des Dunes, créée au 12ième siècle, avec la grande grange médiévale et les gracieux bâtiments du début du 17ième siècle, bien visibles entre la rue Svinkxstraat et l'aéroport. Après quelques siècles, d'autres fermes à bail ont été scindées, comme Bellevidere, juste au sud des dunes et à l'est de la rue Svinkxstraat. Le Kapelhof, à l'intersection du Langelis avec la même rue, n'appartenait pas à l'Abbaye des Dunes, mais cette ferme possède aussi un noyau ancien.

Les dunes ont été connues pendant des siècles comme une zone inutilisable et inhospitalière - jusqu'à ce que les baigneurs et les touristes ne décèlent leur charme. Pourtant, il existe des traces d'habitation qui remontent aux temps historiques les plus anciens. Dans certains cas, celles-ci datent déjà d'avant l'existence des dunes. Après tout, les dunes étaient errantes, si elles n'étaient pas fixées par de l'ammophile, des arbustes ou des arbres comme l'aulne. La gestion des dunes était nécessaire pour la défense côtière, pour protéger les terres cultivées derrière. Mais cela était encore et toujours contraire aux intérêts ou aux pratiques des braconniers et des chasseurs, des gens qui faisaient paître toutes sortes de bétail dans les dunes, ou qui utilisaient l'ammophile à d’autres fins, comme l’emballage du poisson... La disparition de l'Abbaye des Dunes, ensevelie par le Hoge Blekker, est l'un des témoignages les plus éloquents de ce que cela pouvait engendrer.

Traverser les dunes pour le drainage était dangereux. C'est pourquoi il fallait s'occuper de la gestion des eaux, qui étaient dirigées via le Langelis vers Nieuwpoort. Plus généralement, une régie des eaux a été créée au 13ième siècle, la Wateringue de Veurne, dans laquelle l'Abbaye des Dunes jouait un rôle important en tant que grand propriétaire privé. Elle a même pu augmenter un peu son importance grâce à des pratiques sournoises, jusqu'à ce qu'elle vende le poste de surintendant des wateringues à Veurne en 1600. Elle a cependant conservé l'exonération de la taxe d'approvisionnement en eau…

L'abbaye doit son nom aux dunes dans lesquelles elle a été fondée, mais bien sûr ses nombreuses exploitations agricoles se trouvaient ailleurs. L'une des grandes fermes qu'elle dirigeait elle-même était Ten Bogaerde. Plusieurs fermes entre Furnes et ici en sont la conséquence. De là, on peut encore voir une telle ferme juste en dessous des dunes : Bellevidere, à l'origine 'het Elsthuis'. Cela fait référence aux forêts d'aulnes que l'abbaye possédait comme défense contre les dunes.

Le quartier entre les dunes et le Langelis dans lequel se trouvaient le Kapelhof et Bellevidere, s'appelait le 'Teghelriehouck'. Ce nom fait référence à l'extraction de l'argile ou aux fours pour les carrelages («teghels»). Il peut s'agir de briques, mais aussi de tuiles ou de dalles de sol. De l'autre côté de Ten Bogaerde se trouvait le 'Turfhuis' des Dunes, un lieu de stockage pour la tourbe qui servait de combustible. Les toponymes font donc référence à la production de toutes sortes de matériaux céramiques organisée par l'Abbaye des Dunes dès le 13ième siècle. De cette façon, elle a pu agrandir la grande abbaye, où notre itinéraire se termine.